Si vous avez déjà fait la comparaison un jour, vous savez sûrement que le prix des billets d'avion en partance du Canada pour des vols nationaux ou internationaux n'est pas forcément avantageux, et c'est un euphémisme de le dire! Ça coûte la plupart du temps plus cher de partir de Montréal ou de Vancouver, et même si l'on reste dans le pays, les vols internes ne sont pas donnés!
Selon Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l'Institut économique de Montréal, « En 2015, le Canada se situait au 130e rang sur 138 pays au chapitre des taxes sur les billets et des tarifs imposés aux aéroports ». Pas étonnant dans ces conditions que plus de 5 millions de Canadiens traversent la frontière pour décoller d'un aéroport américain! La différence de tarif pouvant atteindre les 30%.
Pourquoi est-ce si cher?
Si les prix pour le consommateur sont si élevés, ce n'est pas que les compagnies aériennes veulent s'en mettre plein les poches, la réponse est plutôt à chercher du côté des taxes.
Selon le Conseil des aéroports du Canada (CAC) « Les coûts élevés du transport aérien en partance et à destination du Canada sont dus à une longue liste de frais, de redevances et des taxes imposés aux voyageurs et aux transporteurs aériens ». Pour avoir un ordre d'idée, les aéroports du Canada ont payés 291 millions de dollars en loyer au gouvernement fédéral en 2013!
Cette facture salée a une conséquence inévitable pour le voyageur : le prix moyen de son billet d'avion est majoré.
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Le cas des petits aéroports éloignés
Vous l'avez sans doute remarqué, les billets d'avion pour atteindre de petits aéroports de région, très éloignés sont assez dispendieux merci.
Nous avons contacté Air Canada pour savoir pourquoi. « Tout comme de nombreux biens et services et produits en région, le prix des billets d'avion est proportionnellement plus élevé, nous explique Isabelle Arthur, chef de service, relation avec les médias & chef de service, Fondation Air Canada. Il nous coûte plus cher d'exploiter des vols dans des collectivités éloignées que dans des collectivités plus importantes, tout comme il en coûte davantage de fournir tout autre service. Dans les plus petits marchés l'offre et la demande est également un facteur puisque le volume de passagers est plus bas, suffisant pour remplir de plus petits appareils. Les avions étant donc plus petits et les coûts fixes (main d'ouvre, carburants, etc.) sont divisés par un plus petit nombre ».
Selon le Conseil des aéroports du Canada « Les petits aéroports, particulièrement ceux qui accueillent moins de 600 000 passagers par an, sont confrontés à des défis de viabilité financière ».
Quelles solutions?
Selon le CAC, une solution pourrait être de baisser les loyers, du moins les plafonner pour éviter que les prix grimpent encore. Par ailleurs, l’exemption des revenus non aéronautiques du calcul du loyer est aussi suggérée. Les revenus non aéronautiques sont notamment les concessions commerciales, l'exploitation de parcs de stationnement, la location de terrains et d’immeubles, la vente d’espaces publicitaires...
L'idée de remplacer le loyer par un système d'impôt est également évoquée par les professionnels de l'industrie. L'argument avancé est le suivant: en choisissant un système d'imposition sur le profit des aéroports, ceux-ci seraient plus enclins à faire baisser les frais qu'ils exigent aux transporteurs et aux passagers.
Sources :